Évènement

Pourquoi on a adoré l’expo « Joie collective – Apprendre à flamboyer ! » au Palais de Tokyo

Du vendredi 21 février au dimanche 11 mai 2025
Photographie de Lorraine O'Grady représentant des afro-américains habillés de blanc en train de manifester artistiquement dans les rues, un cadre vide encerclant leurs visages
« Joie collective – Apprendre à flamboyer ! » est une exposition qui s’intéresse aux cultures populaires de rassemblement et aux dynamiques de groupe, propices à l’expérience et à l’apprentissage de la joie dans nos quotidiens. Critique.

De quoi ça parle ?

En rassemblant des pratiques souvent collaboratives et relationnelles, imprégnées des principes de droits culturels et de justice sociale, l’expo « Joie collective – Apprendre à flamboyer ! » célèbre nos manières de créer du commun et de s’organiser collectivement. Par des situations et des œuvres interactives, ainsi qu’une série d’événements au sein du projet, le parcours prend la forme d’un lieu de sociabilité valorisant la participation et l’expression créative des artistes et du public.

L’avis de la rédaction

Joie collective. Un nom qui prend tout son sens à peine nous pénétrons le vaste espace du Palais de Tokyo (16e). À notre droite, le message de l’artiste multidisciplinaire Attandi Trawalley, « And with joy, we move », capte notre regard. À notre gauche, ce sont les photographies puissantes de Lorraine O’Grady, capturant sa performance participative lors de l’African American Day Parade en 1983, associées aux collages majestueux et colorés de Helina Metaferia autour de l’activisme féminin qui nous font de l’œil. Le ton est donné !
À travers un large corpus engagé, on comprend que l’art sert de miroir aux luttes, que les manifestations politiques deviennent des espaces de réjouissance et que les moments de liesse se transforment en manifeste artistique. Tout s’imbrique dans la joie et l’aventure collective. Photographies, installations, peintures, art textile, archives vidéo, réseaux sociaux : au fil d’une scénographie ludique et pertinente, on découvre d’autres façons de combattre ensemble les injustices sociales.
Si l’expo nous invite ainsi à observer les luttes sous d’autres prismes, celles que l’on corrèle à la colère, à la violence ou à l’indignation, elle ne se trompe pas de propos pour autant. Entendez par là qu’elle ne vide en aucun cas l’action et la posture de résistance de sa substance, en la réduisant à de simples réunions festives. Elle fait naître dans l’esprit du visiteur une combinaison qui semblait jusqu’alors antagoniste : oui, la joie peut être militante et le militantisme peut se faire dans la joie.
Une joie fédératrice que le parcours d’exposition nous invite à embrasser avec une série d’espaces interactifs. Une estrade pour faire entendre notre voix, un hula hoop pour danser avec l’œuvre de Soñ Gweha ou encore une installation pensée par le collectif RESOLVE pour déconstruire et fabriquer de nouveaux imaginaires communs. Où que l’on s’aventure, l’expo vise juste. On apprend, on s’amuse, on ose, on expérimente, on se connecte les uns aux autres. Par un regard, un sourire, un signe de reconnaissance. Et ça fait du bien…
Eva Y.
  • Durée de l’exposition : comptez une heure environ

Mise à jour le 24/04/2025

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