En 2025, les cinémas parisiens surfent sur une nouvelle vague
Actualité
Mise à jour le 18/04/2025

Sommaire
Alors que la prochaine édition de Nuit Blanche aura pour thématique le 7e art, gros plan sur les cinémas de la capitale. Car oui, en 2025, de nombreuses salles obscures parisiennes sortent de terre ou rouvrent leurs portes après de profondes transformations.
Paris serait-elle la capitale mondiale du cinéma ? Au dernier recensement, fin 2024, la Ville Lumière comptait 73 cinémas, totalisant 380 écrans et 63 396 fauteuils ! Un tissu culturel plus vivant que jamais, avec ses va-et-vient : sur l’avenue des Champs-Élysées (8e), plusieurs salles ont fermé ces dernières années, tandis que d’autres quartiers s’équipent de multiplexes.
Aujourd’hui, les acteurs de la culture imaginent de nouvelles propositions et la Ville de Paris défend la pluralité des offres. Du Pathé Palace (9e) aux 7 Parnassiens (14e), il y en a pour tous les goûts !
Bienvenue au CiNey

Le projet du CiNey prend vie sur le boulevard Ney (18e).
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La Sierra Prod
Les travaux ont commencé en décembre dernier au 126, boulevard Ney (18e). À la place d’un ancien magasin de bricolage, un espace de 1 500 mètres carrés au concept original va voir le jour d’ici quelques mois. On parle bien sûr d’un cinéma, mais pas que !
Le CiNey, c’est à la fois un pôle culture (géré par l’association La Sierra Prod) avec deux salles de projection – de 85 et 91 places –, un studio de répétition et d’enregistrement, un studio de postproduction ou encore une salle polyvalente avec espace scénique. La Mission locale de Paris s’occupera d’un pôle insertion et organisera des rencontres entre des jeunes du quartier et des professionnels du cinéma et des métiers du spectacle. Un pôle alimentaire, enfin, sera piloté par la Fondation de l’Armée du salut : il sera composé d’un restaurant, d’une épicerie et d’une cuisine partagée.
Le troisième cinéma du 18e arrondissement vise le classement « Art et essai », ainsi que les labels « Jeune public » et « Patrimoine ». Pour la programmation, La Sierra Prod mise sur une participation active des habitants du quartier ou encore des étudiants. Son ambition ? Vingt mille entrées pour sa première année pleine.
Une nouvelle page s’ouvre pour le Saint-Germain-des-Prés
Ouvert en 1969, ce cinéma mono-écran, situé au 22, rue Guillaume-Apollinaire (6e), est passé entre les mains de plusieurs propriétaires au fil des années : on l’a d’abord connu sous le nom Le Bilboquet avant qu’il soit rebaptisé Olympic Saint-Germain à la fin des années 1970. En 1982, il est l’un des cinémas « art et essai » les plus prisés, sous le patronyme de Saint-Germain-des-Prés.
En 2011, la salle est intégrée dans le réseau Étoile-Cinémas et devient l’Étoile Saint-Germain-des-Prés.
L’histoire connaît encore bien des rebondissements : en 2019, on le rebaptise Beau Regard et la salle est intégrée au restaurant voisin pour créer un complexe bar-ciné-resto. Le confinement passe par là et à sa sortie, le cinéma devient le Silencio des Prés, club privé qui accueille des concerts et des conférences avec des réalisateurs internationaux. En décembre 2024, Les Films du Losange rachète la salle et lui réattribue le nom de Saint-Germain-des-Prés. L’objectif est que le lieu redevienne un cinéma « art et essai » de quartier.
La Pagode ou la réouverture d’un lieu mythique
Projet du cinéma La Pagode (7e).
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Cinéma La Pagode, Paris | Loci Anima
Salle du cinéma La Pagode (7e).
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Cinéma La Pagode, Paris | Loci Anima.
De 1896 à 2015, c’est bien le cinéma le plus insolite de Paris que l’on pouvait fréquenter au 57, rue de Babylone (7e). La Pagode s’inspire du sanctuaire Nikkō Tōshō-gū de la ville de Nikko (Japon) et l’ensemble des fresques et tentures sont importés du pays du Soleil-Levant. Le lieu reste longtemps privé. Ce n’est qu’en 1931 que le grand public peut y assister à des projections.
La Pagode devient peu à peu un haut lieu de la cinéphilie, en programment notamment les œuvres de la Nouvelle Vague dans les années 1960, mais on s’y rend autant pour visionner des films que pour admirer son architecture et son jardin japonais. Le bâtiment et son jardin sont inscrits au titre des monuments historiques. Vétuste, le cinéma ferme une première fois entre 1997 et 2000, puis de nouveau en novembre 2015.
S’il renaît aujourd’hui – les travaux de rénovation devraient être achevés cette année –, c’est grâce aux investissements d’un magnat américain, féru de cinéma d’auteur, Charles S. Cohen, qui l’a racheté en 2017.
Bientôt, à La Pagode, on comptera un nouveau jardin japonais et un pavillon d’accueil vitré. L’endroit va également s’agrandir avec quatre salles de cinéma, soit 400 places, contre deux auparavant.
La Clef ne fermera pas

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François Grunberg / Ville de Paris
Voilà un cinéma qui a fait la une des journaux ces dernières années. Après cinq ans de lutte pour éviter sa fermeture, le seul cinéma associatif de Paris a été sauvé grâce à une cagnotte en ligne et de nombreux mécènes, parmi lesquels les réalisateurs Quentin Tarantino et Céline Sciamma. Cinquante bénévoles, réunis au sein de La Clef Revival, se sont ainsi lancés dans des travaux de remise aux normes pour donner un nouvel élan à cet établissement fondé rue de la Clef, le 10 octobre 1973, dans le but de promouvoir les cinéastes sous-représentés et d’offrir des prix abordables.
Il est passé au fil du temps entre plusieurs mains, notamment celui d’un réalisateur béninois pour mettre en avant le cinéma africain puis, à partir de 2010, sous le nom de La Clef-L’Usage du monde, par une structure associative pour diffuser le cinéma du monde (25 000 films de 130 pays). En 2018, en raison d’un conflit avec le propriétaire, le cinéma ferme. C’est sans compter sur la mobilisation d’anciens salariés qui lancent un financement participatif pour un projet de reprise. Aujourd’hui, le collectif réfléchit au futur fonctionnement du lieu pour une réouverture en fanfare au 34, rue Daubenton (5e) dans quelques mois.
La Géode, six ans après

La Géode (19e), en 2025.
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La Géode
Fleuron architectural de la Cité des sciences et de l’industrie (19e), la Géode, inaugurée le 6 mai 1985, est une sphère monumentale – 36 mètres de diamètre ! – conçue par l’architecte Adrien Fainsilber. Pendant plus de trente ans, la salle de cinéma géante, réputée pour ces projections sur 180 degrés et un système de sonorisation dernier cri, a enchanté les cinéphiles parisiens. Mais dans les années 2010, la banalisation des nouvelles technologies de l’image, toujours plus immersives et qualitatives, ringardise le lieu et la fréquentation baisse. En 2018, la salle ferme… pour travaux.
Depuis sa réouverture fin 2024 au 26, avenue Corentin-Cariou (19e), elle accueille 300 spectateurs par séance autour d’un nouvel écran hémisphérique, spécialement conçu pour la projection en 4K. Sa programmation alterne entre documentaires scientifiques et naturalistes au format hémisphérique en journée et blockbusters en IMAX Laser en soirée et le week-end.
L’Élysées Lincoln prépare sa mue
Projet d’entrée du Élysées Lincoln (8e) nouvelle version.
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Louis Denavaut
Une des trois salles du futur Élysées Lincoln (8e).
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Louis Denavaut
Projet de salle événementielle du Élysées Lincoln (8e).
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Louis Denavaut
Fermé depuis le mois de février, l’un des rares cinémas des Champs-Élysées (8e) doit s’adapter aux nouvelles attentes du public, sous peine de disparaître ! C’est pourquoi ses trois salles, créées en 1969, vont être transformées. L’Élysées Lincoln se métamorphosera à terme en « boutique-cinéma » haut de gamme, tout en conservant son âme de cinéma d’art et essai indépendant.
D’importants travaux vont permettre l’aménagement de nouveaux espaces ainsi que la création d’une salle polyvalente, qui servira aussi bien aux projections de films exigeants que d’espace d’accueil pour des cocktails et autres manifestations. La réouverture est prévue pour le mois d’août.
L’Élysées Lincoln, situé au 14, rue Lincoln (8e), appartient à Multiciné qui exploite aussi Les 7 Parnassiens (14e) et Les 5 Caumartin (9e), tous deux récemment rénovés.
Soutien de la Ville de Paris
Dans le cadre de sa politique publique de soutien au cinéma, la Ville de Paris a soutenu financièrement les travaux du CiNey, de la Clef, de la Pagode et du Élysées Lincoln.
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