La Maison du 20e devient un office de tourisme ultralocal

40 000 ! « C’est le nombre de plans du Père-Lachaise que l’on a distribués l’été dernier à l’entrée du cimetière », se félicite Johanne, qui travaille à la Maison du 20^e, l’une des structures de La Compagnie du 20^e. Avec ses collègues, elle s’apprête à aiguiller – pour la troisième saison – les visiteurs venus du monde entier pour découvrir ou se recueillir sur les tombes du « cimetière de l’est ». Des triporteurs prêtés par la Ville de Paris permettent aux salariés de cette association de transbahuter cette impressionnante documentation.

Et si les touristes souhaitent en savoir plus sur l’arrondissement, direction le 46, rue Sorbier, où la Maison du 20^e a ouvert ses portes durant l’été 2024. « On est installés en bas d’un immeuble pas comme les autres, celui de la coopérative d’habitants Utop. Cela a été une rencontre incroyable, raconte Carly Newman, chargée de mission. Les propriétaires voulaient louer à un organisme qui partageait leurs valeurs et l’ancrage territorial était primordial pour eux. Alors, quand on a présenté notre concept, une vitrine pour l’artisanat du 20^e d’une part et un espace de valorisation du quartier d’autre part, ils ont dit banco ! »

Une fois les clés de cet espace en main, La Compagnie du 20^e a fait fabriquer les meubles sur mesure en réemploi, notamment grâce à l’aide du Budget Participatif. Puis elle a sollicité les artisans de l’arrondissement afin de vendre leurs productions dans la boutique. On y trouve ainsi de l’épicerie, des bijoux, des savons ou des céramiques, des produits pour la plupart issus du savoir-faire des membres du collectif Artisans de Belleville – Julie Lecoeur, Coquelicot, Dugudus… – ou de l’ESAT Ménilmontant. Sans oublier quelques vêtements de seconde main partagés par la ressourcerie La Sourcière et la marque d’upcycling issue de l’atelier de couture solidaire de La Compagnie du 20^e, La Môme Baker.

« L’ensemble du projet a été monté avec l’ensemble des 52 salariés de La Compagnie du 20^e, qui vivent tous dans le quartier Fougère-Le Vau et qui participent à l’expérimentation "Territoires zéro chômeur de longue durée" », précise Carly. Une dizaine de salariés de l’association se relaient à la Maison du 20^e, ouverte du mardi au samedi, de 14 heures à 18 heures. Les employés, en CDI à temps choisi, sont ainsi remis dans une dynamique d’emploi.

Depuis l’ouverture, les curieux qui entrent dans la boutique viennent surtout pour l’artisanat. Avec la signature de la convention avec Paris je t’aime-Office de tourisme, début avril, la Maison du 20^e a franchi une nouvelle étape. « Le tourisme a toujours été l’un de nos axes de travail mais, à présent, nos salariés vont suivre des formations spécifiques pour l’orientation des touristes et apprendre à utiliser des outils, comme la web-application My.ParisJeTaime et le service de conciergerie par messagerie instantanée, avec un focus sur le 20^e », pointe Carly.

« Nous pourrons aussi répondre à d’autres questions plus globales sur Paris », ajoute Thouraya, toute nouvelle dans l’association. Mais elle se réjouit surtout de pouvoir faire découvrir la place Édith-Piaf, la Campagne à Paris ou les marchés de son quartier. Elle participera aussi à la conception d’un lutin répertoriant les patrimoines culturel, associatif et gastronomique du 20^e arrondissement, en cinq langues.

Mis à disposition dans la boutique, ce lutin présentera également les services d’urgence, les tarifications en vigueur dans les transports, un petit vocabulaire de base français/anglais/espagnol, ainsi que toutes les informations sur My.ParisJeTaime et la conciergerie. « Enfin, conclut Carly, la boutique a pour ambition de devenir un point de ralliement pour les guides locaux, comme ceux de ça se visite ! ou les bénévoles de Paris Greeters. Pour poser leurs affaires le temps de leur visite, pour prendre un café, pour se réchauffer… »

Une fois le projet tourisme de la Maison du 20^e bien lancé, il sera suivi par le Bureau du tourisme de la Ville de Paris en lien avec Paris je t’aime-Office de tourisme. Dans un contexte de refonte de la politique d’accueil touristique parisienne vers un service plus local, c’est un exemple inspirant que la Ville souhaite voir dans les autres arrondissements, aux côtés d’une cinquantaine de kiosques « Point d’informations ».

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