Le regard d’Agnès Varda s’invite à Carnavalet
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Mise à jour le 15/04/2025

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Jusqu’au 24 août, le travail photographique méconnu de la cinéaste est mis en lumière avec « Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là ». Cette rétrospective, composée de 130 tirages inédits, d’extraits de films, d’archives et d’objets personnels, retrace le regard unique d’Agnès Varda sur la ville de Paris, qu’elle considérait comme « la plus belle du monde ».
D’Agnès Varda, on connaît surtout ses films et ses documentaires,
moins sa passion pour la photographie. Cette rétrospective s’attache donc sur
ses premiers clichés pris dans les années 1950, lorsqu’elle emménage dans
la cour-atelier de la rue Daguerre (14e). Ce lieu était pour la réalisatrice « un
véritable outil de travail, un espace où elle pouvait créer en toute liberté »,
explique Rosalie Varda, sa fille, qui a largement contribué à cette exposition.
L’inventaire de ses images, entrepris après son décès en
2019, a révélé l’ampleur insoupçonnée de son fonds photographique. Estimé à
plus de 27 000 négatifs, « un chiffre qui ne cesse d’évoluer à
mesure que des découvertes sont faites », signale Rosalie Varda, et qui
montre combien le 8e art était pour sa mère « un partenaire de
création » indissociable du cinéma. Un témoignage du quotidien des
Parisiennes et des Parisiens durant plusieurs décennies.
Mettre en lumière les marginaux et les oubliés
De Paris, Agnès Varda a capté bien plus que son
urbanisme, en immortalisant sur pellicule ses habitants avec une profonde
empathie. « Son regard sur la ville porte avant tout sur ceux qui y
résident », indique Anne de Mondenard, la commissaire de
l’exposition. On admirera la série de portraits mêlant célébrités et anonymes,
en particulier dans le quartier Mouffetard (5e), où elle a longtemps
photographié avant de réaliser le court-métrage L’Opéra-Mouffe (1958), ainsi
que dans le quartier de la rue Daguerre.
C’est à la fois une installation pour ceux qui connaissent son cinéma, mais ignorent son œuvre photographique, mais aussi pour ceux qui ne connaissent ni l’un ni l’autre.
Fille d’Agnès Varda et chargée du fonds cinématographique et des archives photographiques
Pour Agnès Varda, Paris n’était pas qu’un simple décor. « C’était
un espace de rencontres, un terrain d’exploration humaine où elle captait les
visages et les histoires invisibles », précise Anne de Mondenard. En
effet, l’artiste n’a jamais cessé de mettre en lumière les marginaux et les
oubliés, nous rappelant l’importance de porter un regard attentif à la ville et
à celles et ceux qui la composent.

Agnès Varda, Rue Mouffetard, Paris 5e, 1957.
Credit
© Succession Agnès Varda
Le musée Carnavalet (Paris Centre) a par conséquent eu à
cœur d’offrir une exposition accessible à tous, à l’image de la réalisatrice de
Sans toit ni loi (1985), qui a su se réinventer tout au long de sa carrière et
toucher un public toujours renouvelé. « C’est à la fois une installation
pour ceux qui connaissent son cinéma, mais ignorent son œuvre photographique,
mais aussi pour ceux qui ne connaissent ni l’un ni l’autre et qui pourront
découvrir les deux, et même ceux qui la connaissent déjà bien, car il y a de
nombreux inédits ! » souligne Rosalie Varda.
L’icône d’une époque
L’exposition s’achève sur une galerie d’autoportraits
shootés dans sa cour-atelier, la cinéaste devenant ainsi à son tour un sujet
d’image après avoir si longtemps observé le monde à travers son propre
objectif. Pour sa fille, « Agnès Varda s’est muée en modèle : après
avoir fait poser les autres, elle a posé pour eux ».

Séance pour « Interview Magazine », 22 juillet 2018, n° 521.
Credit
©Courtesy Collier Schorr
Au-delà de son œuvre, c’est sa personnalité, son esprit
libre et sa curiosité insatiable qui continuent d’inspirer : « Ce qui
me touche toujours, c’est lorsque des gens me disent que c’est bien qu’elle ait
pu exister », confie Rosalie Varda. Agnès Varda était bien plus qu’une
cinéaste ou une photographe : elle a été l’icône d’une époque et, avec
cette exposition, c’est un peu de son Paris qui revit, vibrant et poétique,
témoin d’un regard qui n’a rien perdu de sa modernité.
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