L'anti-gaspillage alimentaire au menu des cantines scolaires
Reportage
Mise à jour le 27/08/2019

Dans les cantines du 14e, l’action dynamique de la Caisse des écoles et des équipes pédagogiques avec la participation consciencieuse des élèves a mis l’anti-gaspillage alimentaire au menu.
C'est le temps du
déjeuner à l’École polyvalente, rue de l'Ouest dans le 14e. Mathilde, élève de CE2, hésite devant le pain puis finit par se servir en
lançant : « Si tu prends un morceau, t’es obligé de le manger ! » Marie-Jo Levêque, responsable éducative Ville (REV) qui est sur place pour encadrer les enfants et les motiver à ne pas gaspiller, explique : « On ne veut pas jeter le pain. De la même façon, pour les plats que les enfants prennent,
on essaye de s’assurer qu’ils les mangent, ou au moins qu’ils les goûtent. »
Au menu, ce midi : tomates-mozzarella, poisson frais, purée de
courgettes et gâteau à l’ananas. Pour parvenir à ses fins, Marie-Jo a ses
astuces. « Si on coupe le fruit, voire si on l’épluche, les enfants le
mangent plus facilement. » Aujourd’hui, la salade ne plaît pas trop. « C’est du vinaigre balsamique, ils ne sont pas habitués. Une autre astuce serait
de pouvoir leur présenter des distributeurs de sauce pour qu’ils en prennent ou
pas. »

Cantine de l'école rue de l'Ouest (14e).
Credit
Joséphine Brueder / Ville de Paris
Son travail demande un ajustement permanent. Pour cela, elle peut
compter sur Émilie Gasc, responsable des achats chargée de l’élaboration des
menus de la Caisse des écoles du 14e. « On est à peu près à 50 %
d’alimentation bio durable qui comprend le bio, mais aussi les labels rouges
pour les viandes et MSC pour la pêche durable », précise celle qui est
aussi diététicienne. Marie-Jo intervient : « Quand c’est du poisson frais, ils le mangent
beaucoup mieux que du poisson congelé : c’est plus cher, mais comme ils en
mangent plus, ça se compense. »
Et l’anti-gaspillage alimentaire ? Émilie poursuit : « On a commencé
par peser tous les déchets par catégorie, pain, entrée, plat, dessert, pour
voir ce qui était le plus jeté. Pour le pain, c’était flagrant, on a réduit
tout de suite nos achats. On travaille aussi sur les quantités en adaptant au plus juste
ce que nous produisons avec le nombre d’enfants. » Pour le surplus, la Caisse des écoles du 14e a développé le tri. Après
le repas, les enfants jettent leurs déchets alimentaires dans une poubelle et
les papiers dans une autre.

Tri des déchets alimentaires à l'école rue de l'Ouest (14e).
Credit
Joséphine Brueder / Ville de Paris
Pour en comprendre les enjeux, ils ont bénéficié d’animations : deux
services civiques du 14e anti-gaspi, réseau de la mairie locale, sont venus
leur apprendre, avec succès, à transformer des fruits trop mûrs en smoothies,
entre autres exemples. Les déchets sont récupérés par l’association Love your
Waste pour produire de l’énergie grâce à la méthanisation.
Pour les enfants, c’est un peu abstrait, mais Delphine, 11 ans, comprend
très bien l’enjeu du recyclage : « Nous recyclons pour pouvoir réutiliser
nos ressources car après, nous n’en aurons plus. » Ambre, 10 ans, se
réjouit : « Ici, même nos déchets servent à quelque chose ! » Et sa
copine Alice, 11 ans, de se lancer dans une explication : « La planète est menacée.
Quand on ne trie pas les déchets, on doit en brûler plus, du coup ça réchauffe
plus l’atmosphère. Ici, on fait de notre mieux pour les réduire afin que tout
le monde puisse vivre plus longtemps sur notre planète ! »
Adoptée en 2018 par le Conseil de Paris la
stratégie alimentaire parisienne s’intéresse aux 30 millions de repas servis chaque année dans
les 1 200 restaurants collectifs municipaux dont les cantines, mais aussi à l’ensemble du système alimentaire parisien en mettant en
place des actions avec les consommateurs et les acteurs professionnels et
associatifs.
La charte anti-gaspi dans tous les arrondissements
A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le gaspillage alimentaire, ce 16 octobre 2019, a été organisé la signature des chartes « anti-gaspi » en liaison avec toutes les mairies d’arrondissement. Tous les arrondissements parisiens signent ainsi une charte d’engagement afin de lutter contre le gaspillage alimentaire dans les cantines parisiennes.
Cette charte couvrira 632 écoles et représente près de 20 millions de repas à l’année. Cette charte prévoit l’intervention d’une diététicienne dans les classes élémentaires, permettant l’ajustement des quantités, ainsi que certaines modifications dans l’organisation du self : emplacement du pain, proposition de deux tailles d’assiettes dont des mini portions, table de tri, gachimètre…
Cette charte couvrira 632 écoles et représente près de 20 millions de repas à l’année. Cette charte prévoit l’intervention d’une diététicienne dans les classes élémentaires, permettant l’ajustement des quantités, ainsi que certaines modifications dans l’organisation du self : emplacement du pain, proposition de deux tailles d’assiettes dont des mini portions, table de tri, gachimètre…
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