Photographies de Lorraine Turci sur le peuple autochtone aïnou dans le Japon contemporain. Une exposition organisée dans le cadre de l'événement « Les Aïnous - Voyage au cœur d’une culture méconnue »
Au coeur de l’hiver d’Hokkaido, île la plus septentrionale du Japon, La résilience du corbeau explore la quête contemporaine des Aïnous, peuple autochtone profondément lié à ce territoire, pour réinventer leur identité après plus d’un siècle de transformations socioculturelles. La culture aïnoue, originellement fondée sur une spiritualité animiste, une riche mythologie transmise oralement, une langue unique et des traditions singulières, a traversé des périodes difficiles face aux changements imposés par l’histoire. Malgré des défis persistants, les Aïnous réinventent leur identité et leur patrimoine unique, reconnus comme des éléments précieux d’une identité japonaise multiculturelle.
Cette exposition réunit une trentaine de photographies de Lorraine Turci sur l’identité aïnoue dans le Japon contemporain.
« Japon, Hokkaido. Le peuple autochtone aïnou, après 150 ans d’assimilation, retrouve force dans sa quête d’identité, de reconnaissance et de réconciliation.
Hokkaido est un vaste territoire à la beauté hivernale, de forêts, volcans, fumeroles, lacs et côtes sauvages. Ici, la terre semble respirer. Cette terre était celle des Aïnous, peuple de chasseurs-pêcheurs aux croyances animistes profondes et à la culture forte. En un siècle et demi de politiques d’assimilation et de marginalisation, l’expansion japonaise sur l’île a profondément transformé leur mode de vie, et a fait quasi disparaître le mode de vie traditionnel, les coutumes, la langue et les croyances d’un peuple pour qui la présence universelle des esprits sert l’interdépendance entre les humains, les animaux, les plantes et l’environnement.
L’organisation politique, la religion, la mythologie transmise oralement, les tatouages rituels des femmes, les arts, la langue sans parenté confirmée avec d’autres, et un aspect physique différent des Japonais étaient jadis tous autant de révélateurs d’une identité forte. Dans un déroulé qui fait écho au sort de nombreux autres peuples autochtones de par le monde, les Aïnous ont subi une longue politique d’assimilation forcée, interdits de communiquer dans leur langue, de chasser et pêcher, déracinés, forcés de renier leurs rites, leurs arts et leur mode de vie. La culture traditionnelle est aujourd’hui difficile à cerner du fait de cette répression et du métissage, mais les Aïnous sont de plus en plus fiers de leurs origines, s’éloignant peu à peu de la honte liée aux discriminations encore présentes.
Suite à de longues actions de revendications politiques et sociales, des signes de progrès apparaissent. Malgré les difficultés, le profil d’une société japonaise multiculturelle incluant les Aïnous se construit peu à peu. Aujourd’hui, le gouvernement japonais promeut la culture traditionnelle aïnoue, et certaines avancées politiques permettent un chemin vers la réconciliation et le vivre ensemble.
Ce travail est le récit de la réappropriation d’une identité collective par ceux qui l’incarnent dans le monde d’aujourd’hui. Entre revendication, préservation et adaptation, l’identité aïnoue est aussi puissante que la complexité de sa résilience. »
Jeudi 22 mai à 18h30 | Entrée libre sur réservation
La photographe Lorraine Turci partagera sa démarche d’artiste auteure. Elle reviendra sur la genèse et la création de La résilience du corbeau, né de sa rencontre avec l’histoire du peuple aïnou.
Du vendredi 2 mai au samedi 28 juin
Les Aïnous sont peu représentés dans l'histoire du cinéma japonais. Découverte de deux classiques rares des années 1950, trois documentaires des années 1970 et trois films contemporains qui témoignent de la situation actuelle du peuple aïnou.
Samedi 24 mai à 14h30 | Entrée libre sur réservation
Samedi 7 juin à 14h et 16h
Jeudi 26 juin | Entrée libre sur réservation
Samedi 28 juin à 20h | Tarifs : De 16 à 20 euros
OKI : chant, tonkori, mukkuri (guimbarde) / Rekpo: chant, tonkori, mukkuri / Manaw Kanô : batterie / Takashi Nakajô : basse